'' Une voix qui crie des profondeurs des ténèbres'', tel est le titre proposé par le Rédacteur de la Revue ''JESUS'', tenue par les Pauliniens de la Province d' Italie, à l' interview accordée par le Cardinal Fridolin AMBONGO BESUNGU. Outre la brève présentation biographique retraçant le parcours du quatrième Cardinal Congolais, les différentes réponses fournies aux questions de la journaliste Anna POZZI recouvrent les pages 53-57 du numéro dudit périodique, paru en ce mois de novembre.
De prime abord, le nouveau Cardinal se dit touché par la présence massive de la délégation congolaise ( plus de 200 personnes), conduite sous l' égide des Évêques de la Conférence Épiscopale Nationale de la République Démocratique du Congo (CENCO) lors du Consistoire de sa création en date du 05 septembre dernier. Puisqu' à cet évènement de grande envergure avaient pris part toutes les couleurs politiques du pays nonobstant leurs rivalités, il y a lieu de prendre au sérieux le rôle que joue l' Église comme sacrement d' union. Après des contestations ayant porté sur les résultats des élections présidentielles du 30 décembre 2018, le Cardinal a finalement consenti à accompagner le pouvoir en place sans ignorer aucunement, ni taire nullement la ''vérité des urnes''. Conscient de sa casquette de pacificateur et d'artisan de démocratie, il a estimé qu' il suffirait aux Congolais de se mettre autour de la vérité, et non du mensonge, pour que le pays aille de l' avant.
Par ailleurs, l' Archevêque Métropolitain de Kinshasa appelle le chat par son nom lorsqu'il dénonce les massacres perpétrés dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, laquelle est devenue le théâtre de violences sexuelles doublées d'une exploitation illicite de ''minerais de sang''. Comme moyen de sortie et de décrispation, il a convié le pouvoir en place à un sens de responsabilité politique, à mettre un peu d' ordre dans la gestion de la ''Res publica'' (la chose publique). Malgré les menaces de mort et les tentatives de corruption dont il a failli à plusieurs reprises être victime, sa voix ne se lasse pas de retentir de plus belle.
Au registre de la récente tenue du Synode des Évêques sur l' Amazonie, son Éminence Fridolin Cardinal AMBONGO a fait remarquer que parler d' Amazonie, c'est parler également de la Forêt Équatoriale, car elles constituent les deux poumons verts de l' humanité. '' (...) Voilà la raison pour laquelle le Synode nous a paru très important et nous a concernés directement. Je pense que ce Synode est une interpellation à l' égard du monde entier, car il nous met en face de nos responsabilités, dans nos rapports avec la Maison Commune'', a-t-il martelé. La preuve que cette sauvegarde de la Maison commune a encore un long chemin à parcourir au sein des Églises particulières d' Afrique est simple : des inondations macabres passent sous silence.
Si la problématique d' ordination des prêtres mariés (''viri probati'') dans les régions les plus reculées d'Amazonie a été au cœur du récent Synode, le Nouveau Cardinal a avoué qu' en Afrique, la pénurie de prêtres est compensée par la présence des catéchistes. Ces derniers animent leurs communautés respectives en tant que laïcs et ''leaders'', sans pour autant exercer le ministère sacerdotal. Aux yeux de l' Archevêque de Kinshasa, l' ordination des ''viri probati'' en terre amazonienne ne semble pas être prioritaire. À participer aux assises du 06 au 27 octobre dernier, il a eu l' impression que la première requête formulée par les Indigènes et autochtones amazoniens aux Pères Synodaux, a été celle de les aider à retrouver leur dignité, par le biais du respect et de la considération.
Une note sur la jeunesse congolaise, en proie au prosélytisme religieux, boucle l' Interview du Cardinal AMBONGO accordée à la revue '' JESUS''. Le problème de scolarisation, la difficulté à trouver de l' emploi, le chômage, demeurent des problèmes existentiels à prendre au sérieux.
Pacificateur et artisan de démocratie: interview au Cardinal Ambongo
Tools
Typography
- Font Size
- Default
- Reading Mode