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Lubumbashi
Lubumbashi (formerly known as Élisabethville) located in the southeastern part of Democratic Republic of the Congo, is the second-largest city in the country.
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Dans certaines régions du monde, la fête du Très saint Sacrement, Corpus Christi, est célébrée le jeudi, immeditement après la solennité de la Très Sainte Trinité. En RD Congo, elle est, de coutume, renvoyée au dimanche et elle sera donc célébrée ce 11/06/2023. Ainsi, le troisième Congrès eucharistique national, ouvert le 4 juin, à Lubumbashi, sous le thème: “Eucharistie et famille”, culminera avec la célébration de la fête du Corpus Christi, une occasion propice pour réfléchir sur la richesse exubérante de l’Eucharistie. Nous voudrions le faire en expliquant différentes dimensions de cet auguste mystère.
Conçue comme un testament, l’Eucharistie recueille et accomplit toute la vie de Jésus culminant dans l'événement de sa passion, de sa mort et de sa résurrection. Le binôme sémitique (corps livré et sang versé) traduit le don total de Jésus au cours de sa vie et scellé par sa mort sur la croix. Accomplissant son “existence sacrificielle”, Jésus s’offre ”une fois pour toutes” (Hé 7, 27 ; 9, 12 ; 10, 10) comme une expression de fidélité au Père et de solidarité avec toutes les créatures, ses frères et ses sœurs.
La compréhension de l’Eucharistie comme mémorial trouve son origine dans le commandement de Jésus : “Faites ceci en mémoire de moi” (1Cor 11,24.25 ; Lc 22,19). Dans la perspective biblique, le “mémorial” offre l'expérience de la contemporanéité entre la communauté qui célèbre, ici et maintenant, et l'événement historique et salvifique célébré. C’est une participation symbolique-sacramentelle et donc réelle. Le mémorial embrasse le temps dans sa triple dimension : passé, présent et futur. Et cela dans la mesure où la mémoire du passé est actualisée dans le présent et que, passé et présent, tous deux sont compris eschatologiquement, c’est-à-dire comme attirés par l’avenir quand, alors, toutes les promesses seront pleinement réalisées.
L’Eucharistie devient une épiclèse (invocation) selon un besoin intrinsèque, à savoir : comme mémorial du testament de Jésus. C’est l’Esprit Saint qui crée les conditions pour que le geste d’extrême don et de solidarité de Jésus, accompli une fois pour toutes, dans ces circonstances historiques très concrètes, puisse être recréé au sein des communautés chrétiennes de tous les temps. C’est précisément le sens des deux invocations à l’Esprit Saint présentes dans nos prières eucharistiques pendant la consécration : sur les offrandes et sur la communauté qui célèbre. Cette double épiclèse rend explicite la relation intime entre l’Eucharistie et l'Église. Dans l’Eucharistie, l'Église célèbre ce qu’elle est, en fait, appelée à être : le sacrement, c’est-à-dire, ​​signe et instrument ​​du salut. L’engagement à être “un seul corps et un seul esprit” ou “un seul cœur et une seule âme”, à l'exemple du Christ et en communion avec Lui, transformera notre vie en une offrande agréable à Dieu (cf. Rm 12, 1 ).
Afin de sauver le lien intime entre l’Eucharistie et la vie quotidienne, nous sommes confrontés à des questions qui ne veulent pas rester silencieuses : Comment célébrer l’Eucharistie (agape fraternelle) en vivant em République Démocratique du Congo, un pays où la majorité de la population vit dans la faim et la pauvreté ? Comment célébrer l’Eucharistie, c’est-à-dire, sacrement de communion, au milieu de situations d’injustice, d’exclusion, de discrimination ethnique, de violence, des guerres incessantes et de mort dans les différentes parties du pays?
Il est donc urgent de retrouver la dimension éthique et sociale de l’Eucharistie. À cet égard, il convient de rappeler que la célébration eucharistique et la mission sont étroitement liées. Preuve en est le fait que le terme “messe” est utilisé pour parler de la célébration eucharistique. Missa vient de mission et fait référence aux paroles, en latin, avec lesquelles le président de l’Eucharistie conclut la célébration : “Ite, missa est”, traduit couramment dans le contexte liturgique en français par “Allez dans la paix du Christ”.
Il existe donc une circularité ininterrompue entre célébration eucharistique et mission, c’est-à-dire, témoignage de vie, engagement à incarner les valeurs de l'Évangile. Il convient de rappeler à cet égard les mots cinglants de saint Jean Chrysostome : “Tu veux honorer le Corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu’il est nu. Ne l’honore pas ici dans l’église, par des tissus de soie, tandis que tu le laisses dehors souffrir du froid et du manque de vêtements. Car celui qui a dit : “Ceci est mon Corps” (1 Co 11,24), et qui l’a réalisé en le disant, c’est lui qui a dit : “Vous m’avez vu avoir faim, et vous ne m’avez pas donné à manger” (Mt 25,42), et aussi : “Chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait“ (Mt 25,45). […] À quoi servirait, après tout, d’orner la table du Christ de vases d’or, s'il meurt de faim dans la personne des pauvres ? Il nourrit d'abord ceux qui ont faim, puis décore sa table avec ce qui reste” (cfr. Homélies sur l’Évangile de Matthieu, n.50).
La relation intrinsèque entre l’Eucharistie et l’Incarnation est ce qui nous permet de parler, finalement, de sa dimension cosmique. Car, en effet, le mystère de l’Incarnation révèle la dimension intrinsèquement christique de toute la création. Selon le témoignage des Saintes Écritures, le Christ est Celui par qui toutes les choses ont été créées, et aussi Celui par qui toutes choses retournent au Père, commencement et fin de la création ( Jn 1,3; Col 1, 16.17). La relation de Jésus-Christ avec toute la création est donc double : il est, d'une part, le premier-né de toute créature et, d’autre part, la synthèse et la récapitulation de toute la réalité créée. La dimension cosmique de l’Eucharistie nous conduit donc au geste solidaire de Jésus de reconnaître chaque créature et toutes les créatures comme membres de son propre corps. Rien n’échappe à la présence de Dieu qui, en son Fils Jésus-Christ, pénètre toute la réalité créée, en favorisant l’unicité de chaque créature. Ici aussi, la question pourrait être posée : comment célébrer l’Eucharistie, dans un monde caractérisé par des attitudes anthropocentriques sauvages qui réduisent les autres créatures à de simples ressources disponibles ?
Pour conclure, nous recourons aux paroles suggestives du théologien et éducateur brésilien Rubem Alves : “Pour cela, j’étais content de cette fête au nom latin, Corpus Christi, dans laquelle la chrétienté commémore, obstinément et inconsciemment, le corps du Christ. Si c’était la fête de son âme, j’avoue que je m’enfuirais. Mais ce jour, Corpus Christi, si l'on en croit la tradition, dit que Dieu, fatigué d’être un esprit, découvrit que le bien était d’avoir un corps, et même s’incarna, selon le témoignage de l’apôtre. Il a préféré naître en tant que corps, malgré tous les risques, y compris celui de mourir.(...). Et il est né, en déclarant que le corps est éternellement destiné à une dignité divine.(...). Corpus Christi : divin est le pain et toute la terre où il a poussé, avec l’eau qui l'a fait germer, et le vent qui l’a caressé, et le feu qui l’a cuit. Divin est le vin, pure joie qui donne des ailes au corps et le fait flotter. Choses du corps : tout l’univers suffit en lui. Ce n’est pas par hasard que la tradition ne parle pas de l’immortalité de l’âme, mais de la résurrection du corps. Affirmation que la vie est belle et que le divin se trouve dans les choses matérielles les plus simples. Comme disait Blake : ‘Voir un monde dans un grain de sable’. Ou Fernando Pessoa : ‘Toute matière est esprit’. Et ainsi, je mange et bois les choses de ce monde, le corps de Dieu…”.

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