Il est de longue tradition pour la maison de formation Kaniki-Jairo de la Société Saint Paul d’organiser des conférences philosophiques permettant aux formés d’exposer publiquement leur savoir philosophique. Fidèle à cette tradition, ce 10 juin 2023, les membres de la commission culturelle de la maison ont organisé, en collaboration avec les formateurs, une série de conférences philosophiques abordant les domaines politique, éthique et social dont les conférenciers sont des postulants, étudiants de troisième graduat à la faculté de philosophie saint Pierre Canisius notamment Stanislas Ngoto, Nicolas Mabwa et Ruphin Ngoy.
Tous, réunis dans la salle de conférence, les activités s’ouvrent par une prière divinement inspirée, dite par le Frère Martini Mpotambwa, ssp. La première conférence, tenue par Stanislas Ngoto, a porté sur « la question sécuritaire en R.D.C comme une nécessité philosophique ». Avec une pertinence sans précédent, le conférencier a montré dans quelle mesure la question sécuritaire en R.D.C est une nécessité philosophique. Articulant ainsi son intervention autour de trois points, à savoir une histoire sur la naissance des mouvements rebelles en RD Congo ; les conséquences de ces rébellions et les perspectives. De façon laconique, Stanislas a invité son public à développer un sens élevé du patriotisme et c’est seulement par cet amour désintéressé de sa patrie que l’on pourrait mettre fin à cette situation de l’insécurité.
Nicolas Mabwa, quant à lui, a exposé sur le thème « de l'antiracisme chez Pierre André Taguieff ». Tout d’abord, il définit le racisme comme une prétention à attribuer à un groupe social l’hégémonie, la supériorité sur un autre. De plus, il est un sentiment caractérisé par la peur de l’autre, d’autant plus que l’autre est perçu comme un danger permanent pouvant renverser ma supériorité et perturber ma quiétude. Dès lors, l’entreprise antiraciste consistera à lutter contre ce fléau qui sévit à l’échelle mondiale. Pour y parvenir, deux piliers sont promus notamment la morale, à travers l’élaboration de lois et préceptes luttant contre toute exclusion ; et la politique en vue de sanctionner et de punir tout acte raciste. Cela permettrait de bâtir un monde de tolérance, de fraternité et de communion par-delà la diversité culturelle.
En ce qui concerne la conférence de Ruphin Ngoy, portant sur « la problématique de la promotion du bien commun à l’instar de Michael Novak », l’essentiel qu’il faudrait retenir est que le bien commun est l’« ensemble des conditions sociales qui permettent, tant au groupe qu’à chacun de leur membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus aisée » (Gaudium et Spes, n. 26, 1). Il doit être au cœur de l’organisation politique, permettant ainsi un développement intégral de la personne humaine. D’où, sa promotion implique la responsabilité partagée par tous les membres dans la complémentarité et la coopération volontaire.
A la suite des exposés des conférenciers, quelques questions leur ont été posées. Après y avoir répondu, le père Fabien Nyembo, maître de Postulants et de propédeutes, a pris la parole pour féliciter ces jeunes en formation et leur souhaiter le meilleur. Il résume également les trois conférences en un seul concept, celui d’amour. A travers ce concept d’ « amour » on peut mettre fin à l’insécurité du pays, on peut résoudre la question du racisme et promouvoir le bien commun. Ainsi va-t-il saisir l’occasion pour nous introduire à la grande célébration du Saint Sacrement. Puis, il clôture les échanges par une bénédiction